Cinema Improbable

Synopsis : Comme il s'agit du 3e opus de la série et qu'il y a eu des survivants dans les deux précédents, on pourrait penser que les autorités ont été alertées depuis le temps, mais ça n'a pas l'air d'être le cas car les vieux zouzous consanguins continuent de massacrer les pauvres touristes en toute impunité et avec un professionnalisme grandissant...

Le film commence donc avec une classique scène d'intro comportant un massacre de jeunes qui relève plus du porno qu'autre chose, puis sans transition on est emmené du côté d'un pénitencier fédéral où un transfert confidentiel de prisonniers doit avoir lieu. Afin d'éviter toute tentative d'évasion, l'itinéraire est modifié et prend une route beaucoup plus louche (clairement en pleine forêt) en plein territoire contrôlé par le taré du début, qui n'hésite pas à attaquer le fourgon et à le foutre hors de la route.

Comme on pouvait s'y attendre les prisonniers en profitent pour prendre le contrôle de la situation et veulent s'échapper en emmenant les gardiens rescapés en otages. Commence alors une randonnée nocturne avec un des gardiens comme guide qui s'amuse à les faire tourner en rond pour "gagner du temps" alors que l'autre taré à 3 doigts les traque... Le groupe finit par tomber sur la seule rescapée du massacre du début (comme la forêt est petite !) qui leur raconte le pourquoi du comment ; désormais avertis, ils ne sont pas plus malins pour autant car ils tombent ensuite sur un fourgon de transport de fonds abandonné (décidément que de surprises !) et décident d'emmener le fric histoire de les ralentir encore plus !

A partir de là l'histoire se centre principalement sur l'appât du gain avec tous les prisonniers qui sont prêts à s’entre-tuer pour avoir leur part, au mépris de leur survie car le vieux three-fingers en profite pour les massacrer un par un... Entre-temps le fourgon des prisonniers est retrouvé et les recherches débutent, mais elles sont complètement inutiles.

La fin du film peut se résumer en une quête chevaleresque du dernier gardien pour sauver la gente demoiselle capturée par three-fingers dans son repère ; après une lutte titanesque, ils arrivent enfin à le mettre hors de combat et à être retrouvés par les forces de police. L'ultime scène du film, à l'instar des précédents, suggère que ce n'est pas fini...

 

Réalisation : Declan O'Brien a également réalisé les Détour Mortel 4 et 5 ; faut croire qu'il y a pris goût... Il a malheureusement aussi réalisé Sharktopus, célèbre parmi les daubasses de SyFy... On retrouve certains de ses éléments ici avec des plans de caméra brouillons et tremblotants, des effets spéciaux en CGI mal incrustés qui ont de toute évidence 10 ans de retard avec une sur-utilisation de maquillages en plastique qui rendent les vilains plus grotesques qu'effrayants...

Les scènes d'action comme l'accident du fourgon et les meurtres ne sont pas crédibles, bien qu'inventives (au moins on ne peut pas reprocher aux scénaristes leur créativité) ; au final ce 3e opus est bien en dessous de ses prédécesseurs en termes de réalisation...

 

Bande-son : On retrouve le même style de musique que dans les films précédents avec des morceaux sombres et stressants ; le problème étant que ces musiques seraient appropriées si on avait le moindre suspense à se mettre sous la dent, ce qui n'est pas le cas...

 

Jeu des acteurs/Personnages : En termes de casting nous avons affaire à une parfaite bande d'inconnus, mise à part peut-être Janet Montgomery (Black Swan) qui offre d'ailleurs la meilleure prestation avec des émotions à peu près crédibles, alors que les autres sont un ramassis de gros bras enchaînant les dialogues pourris et les décisions intellectuellement douteuses, des stéréotypes de vieux taulards qui tirent dans le tas et font plus de dégâts entre eux que face aux cannibales, alors que les gardiens sont considérés comme les gentils, prêts à se sacrifier à la moindre occasion ; quelques maigres punchlines mais pas de quoi se rouler par terre... Quant aux vieux zouzous cannibales, ceux-ci deviennent de plus en plus adroits avec leurs armes et de moins en moins cons, faisant même des pièges sophistiqués au vu des ressources dont ils disposent.

Au final toute la troupe se prend une branlée par un seul consanguin, sauf le pseudo leader du groupe qui lui tient tête un peu plus longtemps...

 

Conclusion : Un film qui témoigne d'un certain renouveau dans la série Détour Mortel avec une pointe d'originalité dans le scénario puisqu'on laisse tomber la bande de jeunes aux hormones en ébullition pour les taulards endurcis avec le QI d'un dodo, qui affrontent non pas toute une tribu de consanguins mais principalement un vieux zouzou anthropophage indestructible qui fait d'avantage penser à un Terminator doublé d'un stratège accompli, le tout mis en scène par une réalisation déplorable....
On est très loin du 2e opus...

Série : Détour Mortel/ Détour Mortel 2/ Détour Mortel 4 / Détour Mortel 5